Avril 1992 – Des hommes et des chiens !

– Je peux aller le chercher, il est dans la voiture. Comme ça vous comprendrez mieux !
Une demande en apparence anodine. Pourquoi a-t-on dit « oui » ?
C’était un samedi après-midi. Un moment agréable en perspective : une réunion de groupe de propriétaires de chiens pour une enquête diligentée par la Société Centrale Canine.  Une réunion qui promettait d’être tranquille et intéressante. Il fallait juste organiser un groupe de paroles autour d’une thématique : les chiens de race. Rien à vendre, juste recueillir les avis et les expériences de propriétaires de chiens, à partir de thématiques précises, dans le but d’améliorer la race canine. Autour de la table, une dizaine de personnes qui se réjouissaient de pouvoir témoigner de leur quotidien avec leurs compagnons à quatre pattes, de leurs astuces, de leurs difficultés.
Tout se déroulait parfaitement. Jusqu’à ce qu’un participant propose :
– Je peux aller le chercher, il est dans la voiture. Comme ça vous comprendrez mieux !
Le participant, ravi de délivrer son chien et de nous le montrer, l’a ramené illico dans la salle.
Mais pourquoi a-t-on dit « oui » ? Un « oui » poli, intéressé, mais pas du tout approprié.
Ce simple petit « oui » a provoqué une cascade de débarquements de canidés dans la salle de réunion, à croire que tous les chiens des participants attendaient derrière la porte. Et comme on ne peut pas dire « oui » à l’un et « non » à l’autre…
La réunion de groupe a basculé en cinq minutes : dans les bureaux d’Epsilon, s’est donné un concert en aboiements majeurs, en gémissements frénétiques, agrémenté de bagarres. Avec, en point d’orgue, les hurlements des maîtres, débordés par la situation.
Dans ce contexte, impossible d’obtenir un semblant de calme. Il a fallu annuler la réunion qui n’a duré, en tout et pour tout, qu’une demi-heure, au lieu des trois heures prévues.
On s’en est mordu les doigts !